L’Espagne est devenue une destination de choix pour de nombreux français qui souhaitent faire des études de Kiné. Au-delà du cadre de vie ensoleillé, cette option permet souvent de contourner la sélection très exigeante de la première année en France. Si cette voie ouvre des perspectives, elle représente un investissement financier important que l’on va décrypter ensemble aujourd’hui.
Ce budget doit être perçu comme un projet à part entière. Cet article a pour but de vous accompagner, de manière claire et factuelle, dans la construction de votre plan de financement. Détaillons ensemble, poste par poste, le coût réel des études de kiné en Espagne.
1. Les frais de scolarité (minerval)
Frais de scolarité dans le public
C’est le point qui différencie le plus le système espagnol du système public français. La grande majorité des étudiants français s’orientent vers des universités privées, car l’accès aux universités publiques, bien que très peu coûteuses (environ 757 € par an), est extrêmement sélectif.
Frais de scolarité dans le privé
Dans le secteur privé, les frais de scolarité annuels sont un investissement conséquent. Il faut prévoir une fourchette large, allant de 6 000 € à 12 000 € par an. Certaines universités peuvent même afficher des tarifs allant jusqu’à 15 000 €.
Pour vous donner une idée plus concrète, voici quelques exemples de tarifs annuels observés :
- Universidad Francisco de Vitoria (UFV) à Madrid : Environ 10 000 €.
- Universidad Europea de Madrid (UEM) : Entre 11 000 € et 11 820 €.
- Universidad Alfonso X el Sabio (UAX) : Environ 10 590 €.
Ces montants peuvent sembler élevés, mais ils correspondent à un enseignement de qualité et, surtout, à une place quasi assurée dans une filière d’excellence.
2. Budget quotidien et vie étudiante en Espagne
C’est la bonne nouvelle qui vient équilibrer la balance : le coût de la vie en Espagne est globalement plus abordable qu’en France. Pour vivre correctement, un étudiant doit prévoir un budget mensuel oscillant entre 800 € et 1 200 €.
Le logement
C’est la dépense la plus importante. La colocation est la solution la plus prisée et la plus économique. Elle permet non seulement de diviser les coûts, mais aussi de créer des liens forts et de ne pas être seul en arrivant.
L’alimentation
Prévoyez entre 200 € et 300 € par mois. Certains étudiants très organisés arrivent même à s’en sortir avec un budget de 120 € à 150 €. L’astuce est de privilégier les marchés locaux et les supermarchés discount. De plus, les restaurants universitaires proposent des repas complets à des prix très modiques, souvent entre 3 € et 5 €.
Les transports
Les réseaux de transports publics espagnols sont efficaces et bon marché. Un abonnement mensuel coûte généralement entre 20 € et 40 €, avec des tarifs réduits pour les étudiants.
Les loisirs et la vie sociale
L’expérience espagnole ne serait pas complète sans profiter de sa culture et de sa vie sociale! Un budget de 100 € à 200 € par mois permet de couvrir les sorties, les activités culturelles et sportives.
3. Les frais annexes à anticiper
Au-delà des dépenses récurrentes, il faut intégrer dans votre budget de première année des frais uniques mais essentiels :
Les frais administratifs
L’obtention de la « Credencial de Acceso » auprès de l’UNED, document indispensable pour l’inscription, engendre des frais (entre 46 € et 105 € selon les démarches). C’est un document qui atteste le diplôme du baccalauréat pour l’inscription aux université publiques comme privées.
Le matériel pédagogique
Il faut compter environ 500 € par an pour les livres et autres fournitures.
L’assurance santé
Elle est souvent obligatoire et coûte environ 300 € par an.
Déroulement des études de Kiné en Espagne
L’Espagne propose un modèle d’accès différent de la France. Le diplôme, le « Grado en Fisioterapia », s’obtient en quatre ans. L’admission dans les universités publiques, plus sélectives, repose sur la « nota de corte », une note minimale d’admission calculée à partir des résultats du baccalauréat et d’épreuves complémentaires.
Cependant, la majorité des étudiants français se dirigent vers les universités privées. Celles-ci fondent leur sélection sur l’étude du dossier scolaire, une lettre de motivation et parfois des tests spécifiques ou un entretien. Si la barrière de la sélection est moins haute, le coût est en revanche un facteur majeur. À cela s’ajoute le coût de la vie et la nécessité de maîtriser l’espagnol, la plupart des cursus étant dispensés dans la langue locale.
Les différences dans le programme
Sur le fond, les programmes français et espagnols sont similaires et conformes aux standards européens. Les premières années sont consacrées aux sciences fondamentales (anatomie, physiologie, biomécanique), avant une montée en puissance progressive de la pratique clinique et des stages.
La principale différence structurelle réside dans la durée (cinq ans en France contre quatre en Espagne) et le niveau de sortie académique (grade Master en France).
Le retour en France après ses études
En vertu de la directive européenne sur la reconnaissance des qualifications professionnelles, un diplôme de kinésithérapie obtenu en Espagne permet d’exercer dans toute l’Union. Cependant, pour pratiquer en France, le diplômé doit obtenir une autorisation d’exercice auprès de la DREETS.
Cette procédure administrative implique la constitution d’un dossier complet et, très fréquemment, l’obligation d’effectuer des mesures de compensation. Celles-ci prennent la forme de stages ou d’épreuves d’aptitude visant à combler les écarts potentiels entre les deux formations, notamment en ce qui concerne le volume horaire de certains enseignements ou stages cliniques. Ce n’est qu’après validation par une commission et inscription à l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes que le praticien peut exercer légalement en France.