Vous êtes en Terminale ou jeune étudiant, le parcours du PASS/LAS en France vous semble être une montagne et vous cherchez des alternatives pour réaliser votre rêve de devenir médecin ? La Turquie est une destination qui attire de plus en plus d’étudiants internationaux, et pour de bonnes raisons : des universités modernes, une formation de qualité et une expérience culturelle unique.
Mais avant de vous lancer, vous avez sûrement des dizaines de questions. Cet article est là pour y répondre de manière simple et directe.
Différences avec la France et validité du diplôme
La plus grande différence avec la France, c’est la sélection. En France, vous affrontez un concours très sélectif (PASS/LAS) après le bac pour pouvoir entrer en deuxième année. En Turquie, la sélection se fait à l’entrée dans un cursus qui dure six ans au total. Une fois admis, vous n’êtes plus en compétition pour une place, mais vous devez valider vos années les unes après les autres.
Votre diplôme de médecine obtenu en Turquie jouit d’une bonne reconnaissance internationale, car le système éducatif est aligné sur les standards européens. Vous pourrez donc envisager de poursuivre une spécialisation ou de travailler dans de nombreux pays.
Attention, point crucial pour un retour en France : votre diplôme turc, obtenu hors de l’Union Européenne, n’est PAS automatiquement reconnu en France. Pour exercer en France, vous devrez passer par une procédure longue et difficile appelée la Procédure d’Autorisation d’Exercice (PAE). Et pour simplement pouvoir vous y inscrire, il vous faudra non seulement votre diplôme de médecin, mais aussi un diplôme de spécialité obtenu en Turquie.
Concrètement, cela signifie : 6 ans de médecine + 3 à 6 ans de spécialisation en Turquie, avant de pouvoir commencer la procédure en France qui dure elle-même plusieurs années. C’est un engagement de 12 à 15 ans après le bac. On ne peut pas vraiment parler d’un raccourcit.
Les deux voies d’accès aux études de médecine en Turquie
Pour intégrer une faculté de médecine, vous avez deux options bien distinctes, qui définissent la difficulté d’accès.
Les universités publiques : concours
Pour entrer dans une université d’État, vous devrez passer un examen d’entrée comme le TR-YÖS ou le SAT. Le YÖS n’est pas un test de connaissances médicales, mais plutôt un test de logique et de mathématiques. La compétition est très rude et il faut obtenir des scores excellents (souvent plus de 95 % de réussite) pour décrocher une place en médecine.
Les universités privées (de fondation) : dossier
C’est la voie la plus simple et la plus empruntée par les étudiants internationaux. La plupart de ces universités ne demandent pas d’examen d’entrée. Votre admission se base principalement sur votre dossier scolaire, et notamment vos notes du baccalauréat. Une bonne moyenne, souvent supérieure à 14/20 (ou 70 %), est généralement suffisante pour être admis.
Où faire son étude de médecine en Turquie ?
Les meilleures universités se concentrent dans les grandes villes dynamiques comme Istanbul, Ankara (la capitale) et Izmir.
- Dans le public, des universités comme Hacettepe à Ankara (considérée comme la meilleure du pays) ou Istanbul-Cerrahpaşa sont extrêmement prestigieuses, mais quasi inaccessibles sans un score parfait aux examens.
- Dans le privé, vous aurez beaucoup plus de choix. Des universités comme Koç, Medipol, Bahçeşehir ou Aydın à Istanbul sont très réputées et habituées à accueillir des étudiants du monde entier. Elles proposent quasiment toutes des cursus de médecine 100 % en anglais.
Combien ça coûte ?
Le budget pour des études de médecine en Turquie varie énormément en fonction de la ville que vous choisirez, mais surtout du cursus. En effet, les frais de scolarité sont très variables.
Frais de scolarité :
- Universités publiques : Extrêmement abordables, entre 500 et 2 000 dollars par an.
- Universités privées : C’est un investissement conséquent. Attendez-vous à des frais allant de 12 000 à plus de 38 000 dollars par an. Par exemple, l’université Medipol peut coûter jusqu’à 38 700 $ par an.
Coût de la vie :
La vie en Turquie est bien moins chère qu’en France. Votre budget dépendra de la ville :
- Ankara : Plus abordable, prévoyez entre 450 et 700 € par mois.
- Istanbul : Plus chère, un budget de 800 à 900 € par mois est plus réaliste pour couvrir le logement, la nourriture et les sorties.
Les démarches et les dates à ne pas manquer
Contrairement à Parcoursup, le système turc n’est pas centralisé. Vous devez postuler individuellement à chaque université qui vous intéresse.
Préparez vos documents
Il vous faudra votre diplôme du bac, vos relevés de notes (traduits en anglais ou turc par un traducteur assermenté), une copie de votre passeport et parfois une lettre de motivation.
Postulez en ligne
Les candidatures se font sur les sites des universités. Pour les universités privées, le processus est souvent ouvert pendant plusieurs mois. Pour les publiques, il faut surveiller les dates d’inscription à l’examen YÖS (souvent au printemps et à l’automne). Il est conseillé de commencer les démarches 6 mois à l’avance.
Obtenez votre « Denklik »
Une fois que vous avez reçu une lettre d’admission, vous devrez faire une démarche obligatoire : obtenir le « Denklik Belgesi« . C’est un certificat qui atteste que votre baccalauréat est bien l’équivalent du diplôme de fin d’études turc. La demande se fait en ligne.
Prouvez votre niveau de langue
Pour un cursus en anglais, un test comme le TOEFL ou l’IELTS est souvent demandé. Si votre niveau est insuffisant, l’université vous fera suivre une année préparatoire de langue (« hazırlık »).
Être étudiant en Turquie : langue, culture et vie quotidienne
Partir pour une étude de médecine en Turquie est une aventure humaine incroyable. Vous découvrirez une culture riche, à la croisée de l’Europe et de l’Asie, et une hospitalité réputée.
Cependant, il y a une barrière MAJEURE à ne pas négliger : la langue turque. Même si vous suivez vos cours en anglais, à partir de la 4ème année, vous serez en stage à l’hôpital. Toutes les interactions avec les patients, leurs familles et une partie du personnel soignant se feront uniquement en turc. Ne pas parler turc à ce stade rendra votre formation clinique extrêmement compliquée. L’apprentissage du turc n’est donc pas une option, c’est une nécessité absolue pour réussir.
