Le métier de chirurgien-dentiste, communément appelé dentiste, est une profession de santé réglementée qui consiste à diagnostiquer, traiter et prévenir les maladies et affections de la bouche, des dents, des gencives et des mâchoires. Au-delà des soins courants (traitement des caries, détartrages…), le dentiste réalise des actes techniques et variés. Cela va de l’extraction dentaires à la pose de prothèses et d’implants, en passant par les soins d’orthodontie pour certains. Une dimension relationnelle est aussi à noter, avec de l’écoute, de la pédagogie et le devoir de rassurer ses patients.
Études et voies d’accès
Pour devenir chirurgien-dentiste en France, l’obtention d’un Diplôme d’État (DE) de docteur en chirurgie dentaire est nécessaire. La durée totale des études est d’au moins 6 ans après le baccalauréat, et peut s’étendre jusqu’à 8 ou 9 ans pour ceux qui choisissent une spécialisation.
Les voies d’accès principales aux études d’odontologie (chirurgie dentaire) sont :
- Le Parcours d’accès spécifique santé (PASS) : Première année universitaire, très sélective, avec une majeure santé et une mineure dans une autre discipline. Un classement favorable permettent d’accéder en deuxième année d’études d’odontologie. (Redoublement en PASS non autorisé).
- La licence accès santé (L.AS) : Licence dans une discipline autre que la santé (par exemple, sciences de la vie, chimie, droit, etc.) avec une option « accès santé ». Les étudiants valident leur année de licence et les modules de l’option santé pour pouvoir candidater aux études d’odontologie.
Le nombre de places en deuxième année d’odontologie (numerus apertus) est défini par les universités en fonction des besoins territoriaux et des capacités de formation. Des épreuves orales peuvent compléter la sélection sur dossier.
Cursus d’odontologie
Pour devenir chirurgien-dentiste, Le cursus d’odontologie se décompose ensuite en plusieurs cycles :
- Premier cycle (2ème et 3ème année) : Diplôme de Formation Générale en Sciences Odontologiques (DFGSO), reconnu au niveau licence. Il comprend des enseignements théoriques, pratiques (précliniques) et des stages, dont un stage infirmier.
- Deuxième cycle (4ème et 5ème année) : Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Odontologiques (DFASO), reconnu au niveau master. L’accent est mis sur la pratique clinique avec de nombreux stages hospitaliers.
- Troisième cycle court (6ème année) : Consacré à la préparation à l’exercice professionnel, avec des stages et la soutenance d’une thèse d’exercice pour l’obtention du DE de docteur en chirurgie dentaire.
- Troisième cycle long (Internat – facultatif) : Accessible sur concours après la 5ème année, il permet de se spécialiser. Les spécialités incluent :
- L’orthopédie dento-faciale (ODF), ou orthodontie (3 ans).
- La médecine bucco-dentaire (MBD) (3 ans).
- La chirurgie orale (internat commun avec les médecins) (4 ans).
Prérequis et compétences pour réussir
Outre la réussite au concours d’entrée, certains prérequis et compétences sont communs aux futurs dentistes.
- Prérequis académiques : Un baccalauréat, de préférence à dominante scientifique, est indispensable pour aborder les matières enseignées (biologie, chimie, physique, mathématiques). Un excellent niveau est attendu pour réussir la sélection en PASS ou L.AS. Pour les étudiants étrangers, un bon niveau de français est également requis.
- Compétences techniques et scientifiques :
- Solides connaissances en anatomie, physiologie, pathologie bucco-dentaire.
- Grande dextérité manuelle, minutie et précision pour réaliser des gestes techniques complexes dans un espace réduit.
- Capacité à maîtriser des équipements de haute technicité (imagerie, laser, etc.).
- Compétences relationnelles et humaines :
- Excellent sens du contact, capacité d’écoute et d’empathie pour rassurer les patients (souvent anxieux).
- Pédagogie pour expliquer les traitements et les conseils d’hygiène.
- Patience et sang-froid, notamment avec les enfants ou les patients difficiles.
- Autres compétences :
- Rigueur, organisation et méthode.
- Bonne résistance physique et nerveuse (positions de travail parfois inconfortables, concentration soutenue).
- Capacité d’adaptation et volonté de se former continuellement pour suivre les évolutions technologiques et scientifiques.
- Pour ceux qui s’installent en libéral, compétences en gestion d’entreprise.
Opportunités d’évolution de carrière
Après l’obtention du Diplôme d’État, plusieurs voies s’offrent au chirurgien-dentiste :
- Exercice libéral : C’est la voie la plus courante. Le dentiste peut ouvrir son propre cabinet, seul ou en association avec d’autres confrères. L’exercice en groupe tend à se développer.
- Salariat : Dans des centres de santé mutualistes ou privés, ou des établissements hospitaliers (notamment pour les spécialistes).
- Carrière hospitalo-universitaire : Pour ceux qui ont suivi un internat et souhaitent s’orienter vers l’enseignement et la recherche.
- Spécialisation : Via l’internat (orthodontie, chirurgie orale, médecine bucco-dentaire).
- Autres : Dentiste-conseil pour la Sécurité Sociale, missions humanitaires, industrie (matériel dentaire).
La profession connaît une féminisation et un rajeunissement. La démographie des dentistes est en augmentation, avec des projections à la hausse pour les prochaines décennies.
Salaire
Le salaire d’un chirurgien-dentiste est variable. Il dépend de plusieurs facteurs :
- Mode d’exercice : Les revenus en libéral sont généralement plus élevés mais dépendent du volume d’activité, des charges du cabinet, et de la localisation.
- Ancienneté et expérience.
- Spécialisation éventuelle.
- Volume de patientèle.
En moyenne, un dentiste salarié peut gagner entre 4 000 et 10 000 euros nets par mois selon son ancienneté et son volume d’activité. Pour un dentiste libéral, les revenus peuvent être significativement plus importants, mais il faut déduire les charges professionnelles (loyer, matériel, personnel, cotisations sociales). Des revenus bruts mensuels moyens entre 5 000 et 6 000 euros, mais peut aller bien au-delà pour les praticiens établis.
Fin de carrière et retraite
Les chirurgiens-dentistes libéraux cotisent à des régimes de retraite spécifiques, notamment la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes (CARCDSF). Le système comprend un régime de base, un régime complémentaire, et parfois des régimes supplémentaires.
L’âge légal de départ à la retraite et l’âge pour bénéficier du taux plein évoluent en fonction de l’année de naissance et des réformes en cours. Des dispositifs de retraite anticipée pour carrière longue peuvent exister sous conditions.
Le montant de la pension dépendra du nombre de points acquis durant la carrière, de la valeur du point au moment de la liquidation, et de la durée d’assurance. Il est possible, sous certaines conditions, de cumuler emploi et retraite. Des pensions de réversion sont également prévues pour le conjoint survivant.
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